Le gardien de la maison

Homer, le matin de Naples, qui garde fidèlement la maison...

Le gardien de la maison Matin-naples-233559

Vae se dit qu'il était temps de sympathiser avec le molosse que sa belle avait trouvé dans la forêt et ramener chez nous, il alla à la cuisine, prit l'assiette qui contenait les restes de nourriture de la veille, pain, viande et légumes et sortit en direction du portail où Homer tirait déjà sur son piquet d'attache...... l'imposant canin se mit à grogner, Vae s'assaillit par terre à distance respectable et fixa Homer dans les yeux....le manège dura peu de temps car le fumet qui se dégageait de l'assiettée arriva aux babines du gros pèpère qui se mit à japper comme un chiot ! Il s'approcha...

Alors tu vois? Ce n'était pas la peine de m'aboyer ainsi! Moi aussi je veux vivre ici et protéger ta maman!

Homer planta ses pattes avant dans le ventre de Vae qui lui caressa la tête, il posa la frugale pitance à l'ombre de la margelle du puit et remplit son écuelle d'eau bien fraiche....après une dernière caresse sur le flanc il repartit à son échoppe où il n'avait pas encore terminé les points de couture d'une ceinture.

Vae, comme chaque jour venait sympathiser avec Homer, comptant sur son instinct grégaire pour se faire apprivoiser.... de plus il aimait venir le voir, il l'emmenait promener en dehors des remparts de Gien pour se changer les idées et se repaitre des bienfaits de la forêt, la ballade était aussi devenue une excuse à celà.....

une fois qu'ils avaient passer les portes de la cité, Vae parlait de Mia...Son nouvel ami acquiesçait à chacun de ses dires....mais ce qu'il faisait le mieux était de taire ce secret...Vae s'allongeait dans le sous-bois, les bras croisés derrière sa tête, Homer en faisait tout autant, posant sa tête sur la poitrine de celui qui vivait désormais avec sa maitresse, un peu bougon mais pas insensible aux caresses que Vae lui prodiguait.......

Parfois tout deux s'endormaient, bercés par les rayons du soleil qui perçaient le feuillage printanier et le chant des oiseaux.....et rentraient souvent à la demeure cherchant une excuse bidon sur le chemin du retour d'un œil complice.

Vae tournait en rond dans le jardin, le visage tendu. On lisait comme dans un manuscrit le malêtre d'une absence sur son visage.........sa belle déesse n'était pas là!.........Il vint vers Homer, triste à gémir lui aussi, et s'assit à côté de lui. Vae lui caressa la tête, lui fit un bisou, qu'Homer lui rendit d'un coup de langue sur la joue. Puis il sortit sa guimbarde de sa besace, la tourna et retourna entre ses doigt en fredonnant la chanson d'Heligolande le vague à l'âme:

Les cheveux couleur d'orichalque
Le bleu du grand large dans les yeux
Les Atlantes quittent Basiléia
Leur capitale majestueuse

L'incantation des olifants
Accompagne le chant des sirènes
A la mémoire d'Héligoland
Fierté du peuple de la mer

Et sur le pont de leurs navires
Soufflent en rafales les vents du nord

Loin des rives de l'Hyperborée
Les proues à tête de dragon
Pourfendent l'océan déchaîné
Le cap fixé sur l'horizon

Les puissants éclats du soleil
Inondent les colonnes d'Hercule
Au grand émoi des guerriers phères
Partis en route vers l'aventure

Et sur le pont de leurs navires
Soufflent en rafales les vents du nord

Les vents de Zeus guident leurs esnèques
Vers les riches cités achéennes
Ces merveilleuses citadelles
De Rhodes et du Péloponnèse

Epées à soie en langue de carpe
Boucliers ronds et casques à cornes
Ils partent souper à la table
De leurs dieux farouches du grand nord

Et sur le pont de leurs navires
Soufflent en rafales les vents du nord.............................

Puis il prit sa guimbarde entre ses mains tremblantes, souriant à Homer qui avait posé sa tête sur sa cuisse et joua la chanson:
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La fête allait bon train, les invités se régalaient du banquet et Vae semblait plus heureux que jamais, quoique légèrement bourré... En effet, il s'était mis à chanter et à servir généreusement le vin, ce qui avait fait sourire Mia, toujours captivée par l'énergie de son fiançé. Peu habituée au foule, elle se retira au jardin pour aller chercher quelques restants du cochon rôti, afin de les apporter à son chien... Aimant la compagnie des gens, elle préférait souvent celle des animaux à cause de leur innocence et leur dévouement presqu'instinctif... Elle prit place dans les herbes près de la grosse bête qui la regardait dégoulinante de bave puis lui présenta l'assiette dont il s'empressa d'engouffrer le contenu dans un bruit de grognement et de succion intempestif...

Mia espérait que Vae allait être heureux auprès d'elle... Le mariage ne devait pas être pris à la légère... Bien qu'il fut le seul homme à qui elle est promis une telle union et n'ayant jamais trouvé personne dont elle en eu l'envie... Elle avait peur parfois de décevoir cet homme qu'elle aimait tant... Elle était parfois étourdie et impulsive, décidant de partir pour une ballade sans même l'avertir, lui causant une vive inquiétude... Sans parler de sa jalousie parfois excessive, ne pouvant supporter sa courtoisie qu'elle jugeait parfois un peu trop charmante auprès des dames... N'était-ce cependant pas le lot de tout couple de savoir vivre avec les qualités mais aussi les défauts de l'être aimé... Mia était prête à tout vivre, car Vae était pour elle son rêve, son grand amour...

Homer ayant terminé son repas, la regarda la gueule pendante et elle glissa doucement une main dans son pelage ras et doux... Sans avertir, il mit sa grande patte sur son épaule et lui fit une énorme léchouille sur la joue, lui arrachant un léger cri de stupeur... Elle s'essuya en riant et se releva pour retourner vers la salle à manger où la musique lui semblait-il jouait avec de plus en plus d'entrain...